Voilà pourquoi je ne donnerai plus mon avis sur Facebook 


J’avais pris l’habitude de pousser mes plus gros coups de gueule sur Facebook. Logique, l’outil s’y prête à merveille ; pas de limitation de caractères, pas besoin que les lecteurs cliquent pour me lire, mes posts atterrissant dans le fil d’actualité de celleux qui sont potentiellement intéressé-e-s par mes sautes d’humeur de plus en plus fréquentes (merci l’actualité merdique), suffit de scroller l’écran de son smartphone (merci l’algorithme de Facebook). 

J’estimais (j’avais clairement tort), que mes coups de gueules de plus en plus longs et de plus en plus détaillés ne méritaient pas leur place sur ce blog, que je réservais aux analyses un peu plus froides des évènements et phénomènes politiques qui me touchent de près ou de loin. 

Sauf qu’au fur et à mesure de mon parcours militant, mes propos se sont politisés de manière plus nette, et que pour les saisir, il fallait avoir un certain nombre de pré-requis. 

Non pas que les personnes qui peuplent ma liste d’amis sur Facebook soient idiotes, mais forcée de constater que mon audience est bien trop diverse pour pouvoir recevoir mes discours trop revendicatifs, trop clivants, qui ne visent pas de consensus car pas assez mainstream pour notre époque aseptisée politiquement. 

Au début, je tentais de faire de la pédagogie, en répondant poliment, patiemment. À chaque commentaire. À chaque sollicitation en message privé. En essayant d’arbitrer ceux qui s’étripaient virtuellement sous mes statuts. J’ai essayé la bienveillance. J’ai évité au maximum d’être méprisante. 

Mais vous m’avez grave soulée. Jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à perturber mon sommeil déjà fragile. 

J’en ai marre de votre méconnaissance du contexte des sujets que j’aborde qui ne vous empêche pas de commenter sans vous renseigner au préalable. Vous avez profité de ma patience pour étaler vos whitetears (larmes de blanc-he-s), vos maletears (larmes de mecs), voire pire, vos white male tears (les deux cumulés). Alors que j’en  n’ai strictement rien à foutre (oui j’ai écrit « foutre »). Vos piques virtuelles sont devenues des attaques personnelles, des procès d’intention, des règlements de comptes. Marre aussi de ceux qui débordent du débat posé et qui refusent d’être recadrés parce qu’ils ou elles prennent mon mur pour une cour de récréation. Je n’ai pas envie de parler de ceux qui profitent de ces débats pour déverser leur homophobie, sous couvert de religion, et qui finissent par blesser de façon idiote nos frères et soeurs de lutte LGBTQI+. 

Pourtant, je n’ai pas envie de me taire. Je ne peux pas, car m’auto-censurer me causerait autant de peine que ce que je viens d’énoncer. 

Désormais, mes coups de sang habituels auront leurs lettres de noblesse sur cette plateforme, afin que seulement celles et ceux qui soient sincèrement intéressé-e-s par ce que je raconte quand je suis énervée viennent les lire. Car en plus de scroller, ils et elles devront faire l’effort de cliquer. 

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