Oui, oui, ne vous inquiétez pas, moi aussi je me réjouis du zbeul annoncé pour ce jeudi, et je m’amuse déjà du monde en PLS parce que Paris ressemblera à une partie de Jumanji. Seulement, là encore, la volonté de « convergence des luttes » ne va pas sans quelques ratés.
- Le mot d’ordre c’est de « protéger les retraites »
Mais protéger les retraites de qui ? De ceux qui ont les moyens de cotiser ET d’investir en cas de système par capitalisation ? Parce qu’il faut être clair : la norme des travailleurs aujourd’hui tend de plus en plus vers les contrats précaires et l’auto-entreprenariat, qui eux, n’ont pas le privilège d’avoir des retraites à protéger. Et encore moins les moyens d’investir pour accumuler le moindre capital. Au final, il s’agit toujours et encore de réagir au calendrier politique bien réglé du gouvernement, mais jamais de se questionner sur les priorités et les ouvertures qui permettraient des alliances durables et d’avancer un agenda politique autonome.
- On demande toujours et encore aux mêmes de se subordonner aux luttes des salariés en CDI et des fonctionnaires
C’est-à-dire les personnes qui sont encore plus vulnérables que ces derniers : non-blancs, travailleurs précaires, demandeurs d’emploi, personnes survivant avec les minima sociaux…Sauf que la théorie du ruissellement n’existe pas y compris dans ce contexte : il n’y a aucune garantie pour que la protection de ce système de cotisation profite à ceux qui n’y ont même pas accès actuellement !
- On rend ainsi invisible ce qui relève de l’urgence, et devrait être au centre de toute revendication
Avant de penser à sauver quelques deniers pour un avenir proche ou lointain, il serait judicieux de se demander si on arrivera vivant et en bonne santé à l’âge de la retraite. Dans un contexte où les organisations du travail deviennent meurtrières à cause de logiques déconnectées de tout bon sens, l’urgence est de sauver les personnes les plus vulnérables et de donner un accès immédiat à plus de dignité.
Finalement, le problème n’est pas tant le système de retraite mais bien l’accès à toutes et tous à des perspectives d’avenir dignes de ce nom. Ce n’est que sur cette base que nous pourrons construire des alliances et faire converger des intérêts, pour que personne ne soit mis.e sur le carreau.
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