Sur les réseaux sociaux, pour être visible il faut partager le contenu que son audience attend.
Des mois que je fais des essais en publiant des retours d’expériences, des pistes de solutions, en faisant l’effort de bosser sur des visuels alors que ce n’est pas mon domaine de prédilection, sans que mon contenu ne fasse un grand écho, à part chez les personnes les plus fidèles de mon réseau.
Il aura fallu que je poste une photo avantageuse de moi grâce aux qualités de la photographe pour que se réveillent les personnes dormantes de mon Facebook.
Qu’est-ce que ça prouve ?
Que mon réseau d’activistes humanistes Facebook a beau vouloir changer le monde, et ses représentations excluantes, il fonctionne exactement comme ceux qu’ils dénoncent : à savoir le fait de privilégier la forme plutôt que le fond.
Que si on ne fait pas d’efforts pour comprendre les choses et trouver les bonnes infos, on est prisonnier de ses propres biais cognitifs. (Moi la première 🤷🏽♀️)
Que ça ne sert à rien de critiquer les gens qui ne fonctionnent qu’à l’image si soi-même on ne se bat pas contre soi-même pour ne plus fonctionner de la sorte.
Que finalement, on ne valorise que le glamour et qu’on ignore les gens qui se salissent les mains dans l’ombre, alors que c’est sur eux que l’attention devrait se porter.
Les chibanis au dos cassé, les syndicalistes énervés, les mamans épuisées, les « premiers de cordée » qu’on ne veut pas voir, les weirdos pas sexy, les gens qui ont décroché avant ou après le bac, les dépressifs, les gens qui charbonnent tellement qu’ils n’ont pas le temps de capitaliser etc. C’est eux qu’il faut écouter, prendre en compte, et soutenir. Car c’est quand les gens sont invisibles qu’ils ont le plus besoin de nous. Pas quand tout va mieux.